
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth (g) et secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, avant un sommet des ministres de la Défense de l'Otan à Bruxelles, le 15 octobre 2025 ( AFP / NICOLAS TUCAT )
Les ministres de la Défense de l'Otan se sont retrouvés mercredi à Bruxelles, pour discuter des moyens de renforcer leur soutien à l'Ukraine, mais aussi d'améliorer la riposte de l'Alliance, après de multiples incursions russes dans le ciel européen.
A son arrivée au siège de l'Otan, le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a encouragé les pays européens et le Canada à contribuer davantage au soutien de l'Ukraine, dans le cadre du programme Purl. Cette initiative, lancée par Washington, permet à Kiev d'acheter des armes américaines financées par les Européens.
"On obtient la paix quand on est fort, pas quand on use de grandes phrases ou qu'on fait la leçon. On l'obtient lorsqu'on dispose de capacités réelles et solides que les adversaires respectent", a-t-il déclaré.
Pressée de contribuer elle aussi à ce programme, la France s'y refuse pour l'instant. La nouvelle ministre de la Défense Catherine Vautrin, qui participait mercredi pour la première fois à une réunion de l'Otan, n'a pas évoqué le sujet à son arrivée à Bruxelles.
"J'espère que vous resterez plus longtemps", lui a confié Mark Rutte en lui présentant Pete Hegseth.
Son prédécesseur, Bruno Le Maire, n'est resté ministre qu'une seule journée, du 5 au 6 octobre.
Les ministres de l'Otan veulent aussi mieux répondre aux nouveaux défis lancés par la Russie et ses drones.
"Comment faire en sorte que nous puissions faire encore plus pour protéger l'Otan contre ces nouveaux développements", a expliqué mercredi son secrétaire général Mark Rutte.

Image diffusée le 19 septembre 2025 par l'armée de l'air suédoise montrant un avion de chasse russe MIG-31 volant au-dessus de la mer Baltique après avoir violé l'espace aérien estonien ( HANDOUT / Forsvarsmakten )
L'intrusion d'une vingtaine de drones russes en septembre dans l'espace aérien polonais avait contraint l'Otan à en abattre trois, une première depuis sa création en 1949.
Quelques jours plus tard, les chasseurs de l'Otan avaient escorté trois MiG russes hors du ciel estonien, après une intrusion ayant duré 12 minutes, un record.
Cette réponse dans l'urgence avait été suivie par le lancement de l'opération "Eastern Sentry" (sentinelle orientale) pour renforcer la surveillance du flanc est de l'Alliance.
Mais plusieurs pays estiment qu'il faut aller plus loin en améliorant la riposte et en se donnant plus de moyens, selon des diplomates.
L'Otan envisage ainsi d'affiner ses règles d'engagement en donnant davantage de flexibilité à son commandement militaire. L'idée est de simplifier les règles qui reposent sur des systèmes différents et qui limitent parfois la capacité d'agir du commandement militaire de l'Alliance.

Un directeur tactique de l'Awacs de l'Otan évalue la situation aérienne et de surface à bord d'un avion de surveillance lors d'un vol au-dessus de l'espace aérien polonais dans le cadre de la nouvelle mission "Eastern Sentry" de l'Alliance, le 19 septembre 2025 ( AFP / JOHN THYS )
"Lorsque les choses se compliquent, lorsque les F-35 sont en vol, vous devez vous assurer que tout le monde comprend clairement quelles sont les règles", a expliqué le ministre néerlandais de la Défense Ruben Brekelmans.
L'Union européenne, dont les ministres de la Défense se réuniront dans la soirée mercredi après l'Otan, a proposé un "mur" antidrones pour y faire face.
L'Otan y est favorable, a assuré son secrétaire général, encore faut-il que cela se fasse en bonne intelligence avec l'Alliance. Celle-ci doit rester maître d'œuvre, en indiquant à l'UE ce qu'il convient de faire, a assuré un diplomate.
- Des armes pour l'Ukraine -
Les ministres de la Défense de l'Alliance vont également rencontrer leur homologue ukrainien Denys Chmygal lors d'un déjeuner de travail et d'une réunion du Groupe de contact sur l'Ukraine.

Le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal assiste à une séance au Parlement ukrainien, le 17 juillet 2025 à Kiev ( AFP / ANDRII NESTERENKO )
Celle-ci sera l'occasion pour le ministre ukrainien de rappeler aux pays européens de l'Alliance la nécessité de renforcer leur soutien.
Dans le cadre du programme Purl, Kiev a déjà reçu deux tranches d'aide pour environ deux milliards de dollars, financés par les Pays-Bas, et plusieurs pays scandinaves.
L'Allemagne et le Canada se sont engagés à en financer deux autres, à hauteur de 500 millions de dollars chacun, et Kiev espère que deux autres tranches seront rapidement finalisées.
M. Rutte a évoqué mercredi "de nouvelles annonces".

Caractéristiques du missile Tomahawk ( AFP / Gal ROMA )
Le président américain Donald Trump envisage de son côté de permettre à l'Ukraine de disposer de missiles Tomahawk à plus longue portée et doit rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi.
"Cette décision vient de la Maison Blanche, mais nous considérons que les armes à longue portée sont essentielles pour l'Ukraine et qu'elles auraient un impact évident", a indiqué mercredi le ministre finlandais de la Défense, Antti Hakkanen.
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